1- Méchin Yann ©, 2- Grandke Bryan, 3- Folituu Lole, 4- Bares Hugo, Sylvain, 5- Lapeyre Sylvain, 6- Saliga Latu, 7- Philip Ben, 8- Delage Dylan, 9- Bresac Hugo (m), 10- Debaes Arnaud (o), 11- Causse Dorian, 12- Sao Florian, 13- Fouquet Julien, 14- Laurent Léandre, 15- Pignol Damien
16- Maneuf Alexandre, 17- Mielczareck Maxime, 18- Le Brun Jérémy, 19- Manente Jean-Baptiste, 20- Saint-Mézard Baptiste, 21- Pierron Jean-Baptiste, 22- Valade Simon
La rentrée en Janvier… une sombre période où le froid vous congèle le sang sous des degrés dont la négativité est similaire au compte en banque de Sir Bryan après une virée éclaboussante chez sa ronde mère noël favorite. Oui, je vous parle de ce moment où les premières heures de boulot vous semblent aussi interminable que les explications de Stéphane Debaës sur ses (plots) exercices. Dans ces heures glaciales, oui toi, être humain raisonnable, tu préfères passer des moments chaleureux au coin de la cheminée… des moments comme Fanfan a pu passer lors du premier week-end de janvier à Castelnau-de-Médoc à engloutir de visqueux mélanges devant la cérémonie d’arrivée des Rois Mages en Espagne. Mais pourquoi cet aparté saisonnière ? Bien que cette période de l’année soit normalement signe de résolutions, la reprise rugbystique au BEC ne change malheureusement point au fil des saisons, et est toujours symbolisée par un effectif sur le pré (terre aride sans vie, semblable au Mordor) proche de la valeur indiquée par le thermomètre.
En parlant de vœux de nouvelle année, 2019 serait-elle l’année du neuf ? Au premier regard, pas vraiment… les qualités de conception d’affiche de Sylvain Lapeyre sont encore aussi nombreuses que les victoires de l’USAP en Top 14, son petit homonyme pakistanais poursuit sa tournée humoristiques « les expressions de JUL pour les crabes », Nathan (rien dire) Lesaffre et les Couz’ ont toujours le même mental quand il s’agit de passer du bon temps avec la liche, et enfin la pilosité crânienne d’Harold Moniot et Maxime Mielczarek décroit similairement aux équipes encore vierges de forfait dans la poule de la réserve beciste. Transition faite, ce préambule se conclura par un coup de gueule symbolique contre la fédération concernant la réforme des comités. Les petits étudiants de la B aimeraient jouer autant de matchs officiels que les plus grands et avoir le privilège de goûter au succès ainsi qu’aux véritables troisièmes mi-temps au Coko Loco.
Par conséquent, en ce dimanche 13 janvier, seul l’équipe fanion avait rendez-vous avec Fouras, quatrième au classement avant la rencontre. L’objectif était de continuer de surfer sur la vague de résultats positifs obtenus avant la trêve et de glisser sur la concurrence au podium, façon Kelly Slater. En ce beau jour, les vagues écarlates ne dépassaient pas un mètre de hauteur mais la mousse était de sortie afin de fêter l’année de plus de Jean-Marie Birbis, président de la section rugby et nouveau président de l’omnisport beciste. Pour l’occasion, du cervidé (encore un signe du retour victorieux de JB Manente) était au menu au Club House, que s’empêchèrent de dévorer les animaux à bois de la réserve, menés par le brâme singulier d’un Cyrille Huau ravi de jouer le porteur d’eau cet après-midi.
Quelques instants plus tard et à cause d’un échauffement de Fabrice à la manière de Marcelo Bielsa, Lole devient rouge comme Bryan après avoir cherché de l’or dans un flamant rose. Parallèlement, Fanfan entame son marathon de 37 cigarettes en 1h30 dans l’objectif d’avoir le même cancer que Pommy, Sylvain Campoy commence son one man show, Cyrille Couleuvre serpente la tribune avec sa démarche imposante, l’ancienne gloire Axel Seprit lui fait un cadrage débordement et JJ s’échauffe les cordes vocales… la partie peut alors démarrer.
Le défaut majeur des étudiants lors des dernières rencontres étaient de se mettre au niveau de leurs adversaires, et face aux bas classés de la poule, le résultat final n’était souvent pas escompté. Dans ce premier acte, les deux équipes démarrent de bonne manière mais avec deux profils distincts. Les fourasins monopolisent le cuir avec un volume jeu conséquent et une ligne de trois quarts en vue, mais tombent sur des becistes qu’on peut résumer en un seul mot : EFFICACE. D’après Larousse, efficace signifie «qui remplit bien sa tâche, qui atteint son but, qui aboutit à des résultats utiles… ». La principale force étudiante depuis le début de la saison, la défense, a une nouvelle fois suivie cette définition à la lettre : les mètres perdus par la ligne estudiantine ont été aussi rares qu’un coup de pied réussi de Thibault Beudin, les ateliers plaquages des Kanaks et d’Hugo Bares ont été dévastateurs, le sauvetage de Léandre Laurent héroïque et enfin les nombreux spectateurs ont pu s’interroger devant les étonnants sprints d’Arnaud Debaës pour plaquer son vis-à-vis.
Cependant, efficace au rugby ne prend de sens que lorsque le cuir est aplati dans l’en but adverse sur ses rares munitions et les étudiants ont bien retenu cette leçon enseignée par le maître de conférence exerçant en tribune, Fred Cuny. Et oui ! Le bonus offensif était déjà fiché sur une feuille Bristol à la mi-temps. Tout d’abord, nos bleus marines ont emmagasiné les histoires d’Ortalivuli sur le jeu pratiqué au pays de Frodon Sacquet et Aaron Smith en marquant deux essais par Léandre Laurent et Flo Sao à la suite d’actions mains-mains d’école. Puis, les deux autres impliquent le chouchou de Clito le vanneau : un groupée à la suite de la combinaison Coleen permet à capitaine Mékin de placer le ballon entre l’en but et ses abdos saillants et enfin… un essai de Lapeyre lui-même, dont la beauté n’a d’égale qu’une pile de jambon blanc écartée de manière désordonnée après une soirée avec Guillaume Renaud et Hugo Bresac. Résultat ? Le score à l’entre acte porte alors à 26-6 pour les becistes.
Malgré la beauté de cette première partie, des évènements pour le moins improbables ont pu être observé par le rédacteur : après son repas de levures de bière, Cyrille Huau se claque sur son premier aller-retour d’apport d’eau sur le billard de Rocquencourt. Parallèlement, la Fanf, trainant sur Grinder, manque de se prendre un ballon et décide alors de se plaindre au téléphone à Pierre Courte, dont la première absence au club depuis 1987 étonne encore les joueurs n’ayant pas réglés leur licence.
Aparté faite, le match peut reprendre, cependant, le rédacteur était un compagnon de table de Cyrille Huau et s’est resservi dans les tribunes, par conséquent la deuxième mi-temps sera plus explicite. Dès les premières minutes des choix forts sont réalisés chez les deux partis : les charentais font rentrer Sireli Bobo et le banc beciste répond du tac au tac par l’intermédiaire des imposants limougeauds Alex Maneuf et Simon Valade, amenant un surplus de dynamisme. Par la suite, la partie se découd, devient brouillonne et à ce jeu-là, les étudiants sont majors de promo et sèment la zizanie dans la défense bleus ciels. L’essai en solitaire de Jack Nowell inscrit ce week-end avec Exeter donne des idées à son jumeau, Léandre Laurent, qui va gonfler ses statistiques avec une interception inattendue, 33-6. Puis, la crise d’adolescence de l’enfant gâté Dorian Causse se met en place. Dans un premier temps, vexé des critiques sur sa « coupe de cheveux », il envoie à la retraite Sireli Bobo d’un tchic tchac insolant et peut décaler Léandre Laurent pour le coup du chapeau, 38-6. Il enchaine par la suite de nombreuses courses tranchantes, mais malheureusement la visière de Bull Dog prêtée par Fanfan (on peut supposer d’autres utilisations pour ce dernier) l’empêche régulièrement d’apercevoir ses soutiens. Le score ne bougera point mais il faut relever quelques détails de ce second acte : la performance aboutie d’Hugo Bresac au sport olympique de levé de drapeau de touche, le retour bénéfique de notre bel italien JB Manente, le plaquage en bout de ligne magistral de Baptiste Saint-Mézard, l’atelier passe de Jérémy Lebrun (validé par Arnaud « Tocard » Debaës) et le magnifique solo a capela dans les aigus de Pascal Destruhaut pour donner de ses nouvelles au corps arbitral.
Ce match de reprise se termine sur le score final de 38-6, 5 points de plus pour nos étudiants, un groupe soudé et qui semble heureux de pratiquer un rugby de qualité malgré des conditions point optimales. Avec seulement deux entrainements, ils ont su mettre les ingrédients nécessaires pour cuisiner une rigueur défensive cuite à point et initier des mouvements offensifs pouvant donner des idées de recettes aux XV de France dans la préparation de son tournoi. Ce cadeau d’anniversaire à Jean-Marie Birbis vient offrir à nos becistes une opportunité emballante pour le prochain match dans le derby pessacais. En effet, cette victoire leurs permet de prendre le large sur la quatrième place et de revenir à 6 points du dauphin….Pessac Rugby. En attendant de confirmer leur suprématie territorial (BEC 22-10 Pessac à l’aller), nos petits rouges ont pu commencer leur préparation mentale pour ce rendez-vous dimanche soir, à l’image d’Arnaud Debaës et sa virée en ville tonitruante ainsi que Constant Cruchon pour avoir choisi Fanfan comme cavalière au bal de La-Plage-Le-Club… Encore un merveilleux dimanche.
Thomas Fauré