Aaaaah le rugby moderne… Nous commencerons cet article par un discours de vieux moralisateur sur ce qu’est le rugby à notre chère époque. Comme on l’entend dans la presse et dans le bistro du coin : « Fini le rugby de valeurs, d’évitement, de fourberie dans les rucks et de French Flair et bienvenue dans un sport de golgoths montés comme des coffres, ne cherchant que l’affrontement physique et les primes de matchs ». Cependant non messieurs, il existe encore quelques clubs, par-ci par-là, où le 15 a le même physique que le 6 (costaud Cyrille Huau) et où les joueurs y préfèrent l’amour du club, les copains et la 3ème mi-temps plutôt qu’à l’argent et l’esprit bling-bling. Ce discours n’est VRAIMENT pas dû au physique peu développé et à la petite ancienneté beciste du rédacteur, NON PAS DU TOUT.
Cette petite introduction faite, l’équipe fanion du BEC a rendez-vous ce dimanche 14 janvier avec Saint-André Le Club Officiel, une semaine après avoir pris un point rassurant chez les ostréiculteurs du Bassin. De plus, après quelques jours de break, les Grandke, Lapeyre et autre De Saint Do retrouvent leurs chères amis videurs et barmans de la grande boîte de nuit bordelaise, La Plage. De ce fait, la motivation est réelle chez les troupes de Pascal et Adrien, afin de montrer au club d’Heini Adams et Patrick Lalanne que notre beau sport peut aussi se pratiquer avec des valeurs morales. Vers 15h30, Patrick arrive alors à Rocquencourt, fait la bise à Fanfan, surement attiré par son superbe accoutrement (pour une fois, l’habit fait bien le moine) et le match peut débuter.
La partie commence timidement : le RCC tente de mettre en place son jeu en alternant charges plein fer et passes improbables, mais les étudiants tiennent. Mieux encore, ils récupèrent quelques ballons et les exploitent plutôt bien en se servant des fautes inutiles des joueurs au maillot noir. Pour citer, une simulation digne des grands Cannavaro et Materazzi de notre Pierre De Juli permet à Finn d’inscrire les trois premiers points du match. Malheureusement, notre cher anglais aux appuis de Mike Brown et au jeu pied de Wilko ratent deux autres tirs au but lointains (Debaes, sorti blessé, commence à râler et à réfléchir aux futurs ateliers). Dommage, le BEC était bien rentré dans la partie !
Puis, sur une attaque cubzacaise, une petite bataille de gifles éclate sur le pré : Pierrot, vexé, se venge sur le costaud numéro 7 adverse. Résultats ? Carton jaune pour les 2. Parallèlement, l’action s’était continuée et Pierre Moulia, ex-beciste, offre un cadeau de noël en retard à ses anciens partenaires en ratant un 2 contre 1 d’école dans les 22m étudiants. Petit Louis tente de prendre le micro pour le chambrer mais c’était sans compter sur le militaire Colibri qui le corrige sévèrement.
Le jeu reprend, Saint-André confisque toujours le cuir mais est très brouillon : occasions gâchées, en-avant, chistéras façon De Saint Do ou Ben … Cependant sur une longue possession, le filou numéro 9 (l’ami de Max Bouil au match aller) perce au ras d’un ruck et, par un petit par-dessus au rebond chanceux, plante le premier essai 3-7. La suite de ce premier acte est aussi redondante et pesante que les tristes blagues de Lapeyre le vendredi soir : les becistes contrôlent bien de maladroits cubzacais grâce à une défense intraitable, à l’image de ce ballon gratté à 5m de l’en-but blanc par Hugo Guimon. Ce dernier est bel et bien de retour après sa blessure et ses innombrables stories Instagram à la salle et dans les rues de Bordeaux, de quoi faire un concurrent sérieux au porté disparu Tom Becques. Enfin, la mi-temps est sifflée, 3-7.
Lors de l’entre-acte, Pierre-Clément Goumy sort des vestiaires de la B après son match déterminant et organise une chorégraphie de pom-pom girls avec la Fanf et Catherine la charmante serveuse du bar du Club House. Conquis, Patrick Lalanne lui signe un contrat et lui rend les célèbres clefs perdues au Crystal. A noter également la sortie de Lapeyre, ovationnée par ses groupies de Kedge, avec en prime un petit bisou de sa douce anglaise venue admirer son grand joueur favori.
Au vu de la première mi-temps, on se dit que le BEC peut bouleverser la terrible domination du RCC : un peu comme les Celtics Glasgow face au Barça en 2012 ou plus récemment Granville contre les magnifiques Girondins de Bordeaux. Malheureusement, le scénario du premier acte se répète : les noirs n’impressionnent point mais jouent alors que les blancs défendent vaillamment et courageusement à l’image des Ben, Latu, JB et Hugo. Problème ? Les étudiants n’arrivent pas à se dégager et subissent peu à peu la densité physique de nos amis cubzacais (fairplay, on est bien content d’aller chez eux après le Grizzly). Ils pointeront le cuir par quatre fois de plus : en jouant dans la zone arbitre, par du jeu à une passe, avec à un groupé et enfin grâce à un surnombre gigantesque que l’immense vitesse du guerrier Yann Mechin n’a pu combler.
Nous finirons le résumé de ce second acte par une petite comparaison entre deux matchs de ce dimanche 14 janvier : BEC- RCC et Nantes-PSG. Quelle est le magnifique point commun entre ces deux parties ? Au vue du buzz de dimanche soir, la réponse est aisément trouvable : l’arbitrage. En effet, comme Monsieur Chapron sur Diego Carlos, le pauvre joueur nantais, l’arbitre de notre comité a décidé de nous faire un petit tacle avec notamment quelques décisions douteuses : interprétations contestables de certains rucks et situations, pénalités étranges et enfin ce flagrant oubli sur un plaquage en l’air et sans ballon sur notre talonneur favori JB. Bon, il aura tout notre accord sur le magnifique coup de la corde à linge façon Courtney Lawes de Finn, carton jaune en prime.
Le coup de sifflet final est donné sous la marque de 3-31, score sévère mais encourageant pour nos amis beciste. En effet, la tribune remplie de Rocquentour a pu observer des VRAIS valeurs de courage, de solidarité, de dépassement de soi de nos joueurs face à une équipe réellement au dessus et mieux armée individuellement. Malheureusement, si on est privé de ballon, on ne peut pas se procurer des occasions de marquer des points… Autre point rassurant ? Le BEC n’est pas mort et n’est point largué au classement : à 7 points du quatrième, Parentis. Il ne faudra rien lâcher le week-end prochain sur les terres des sangliers de Sanguinet ! Et Patrick, Ciao Adishatz au Crystal !
Thomas Fauré