Un absence remarquée dès le début de cette journée, notre délégué des affaires extérieures, Jean-Luc Venture a été retenu à Luxey pour un colloque d’anciens combattants et ce bien que le festival y soit fini depuis 3 mois.
Nous nous rendons au Bouscat ! Mais le Bouscat ce sont deux quartiers, deux mondes opposés. Il y a d’abord celui que l’on connait le mieux, celui de l’hippodrome, de Sainte Germaine qui pourrait avoir son ‘derby de la cravate’ avec Caudéran et puis il y a celui où on va évoluer : le quartier populaire Jean Jaurès, près de Bordeaux et du grand parc d’où jadis un gamin des cités était issu. Il traversait le boulevard pour aller s’instruire à l’école voisine de ce stade et s’ imprégner de l’ âme du natif de Carmaux. J’ai nommé Zagra alias Baraganne ou encore le Fly mais pour ce dernier, je vous raconterai plus tard.
En hommage donc à l’homme de référence de la gauche du début de siècle qui a donné son nom à ce stade, il est prévu pour nous d’être aussi engagé qu’il ne le fut et d’aller à la mine comme lui. Les locaux devront se contenter eux en guise d’évocation d’une attitude peu belliqueuse et passive pour honorer ce farouche opposant à la guerre.
Notre Fynn et more de la dernière rencontre est absent mais le groupe est solide pour y pallier.
Dès le début, un beau mouvement, développé sur trois temps de jeu, se déploie au final sur la gauche. Au troisième temps de la valse, l’arbitre remonte le bras et Arnaud, gardant la cadence, se concentre et ouvre le bal ! 1/2/3 (Debaes, ce n’est pas une Brel !). 0/3. donc !
Les intentions sont là. On poursuit ce début prometteur plein de dynamisme et de rythme.
Léon les défonce et perce sur l’aile droite (et pour rebondir sur le récent compte rendu du match de la 3) le fait à la manière d’un fritz ( celui du stade toulousain bien sûr ! ). On continue, on occupe leur camp. Cette bonne séquence ne se solde hélas que par les 3 points déjà glanés.
Le Bouscat vient alors chez nous et sur une remise en jeu mal négociée mettant Maxime sous pression, nous récoltons une pénalité que le buteur local dont nous reparlerons s’empresse de manquer (ce militant anti militariste adepte de la doctrine de Jaures mettra un point d’honneur à volontairement systématiquement s’écarter de la cible). L’arbitre leur re-propose alors très vite une pénalité que le commandement militaire local ( leur coach) transforme en pénal touche avec réalisme et surtout lucidité stratégique. On se dégagera toutefois de l’étreinte par du jeu au pied, une première fois grâce à Debaes puis par De Juli.
Nous revenons alors chez eux pour une seconde séquence d’occupation de leurs lignes. Ils essaient de se dégager par du jeu long, y parviennent parfois et sur la continuité d’un en avant de Vierge sur nos 22, nous concèderons une mêlée à cinq. Mais nous résisterons à la furia locale ce qui témoigne de nos hautes valeurs mentales.
Nous colonisons toujours leur camp. Après deux temps de jeu des plus entreprenants, Manente parvient à inscrire un essai en coin sur l’aile gauche mais se recentre avant d’aplatir. (5+2 par Debaes) le Bouscat 0, BEC 10.
La suite sera plus délicate et n’en sera que plus belle. Iban sur un ballon de contest disputé en l’air doit nous quitter pour dix minutes: la sanction est un peu sévère.
En infériorité numérique, nous sommes sur nos 22 et 2 minutes après seulement, récoltons une deuxième biscotte pour en avant volontaire de Grandke (qui nous sauve de l’essai probable). Le sens du sacrifice est une valeur béciste !!!
A 13 contre 15, difficile de bien défendre et sur le groupé pénétrant qui s’ensuit, La Bouscat nous emporte et réduit le score ( 5/10) . L’objecteur de conscience local n’ayant toujours pas fait de stage de dé radicalisation.
La suite laissera entrevoir que les deux cartons étaient peut être un choix tactique de notre grand guide du banc, audacieux certes, mais déstabilisant pour l’adversaire sans doute. A quinze, on se gênait. A treize, on épure notre jeu, on le polisse, on se responsabilise ! Ben Philip, saignant, perfore, en renverse quelques uns, progresse, fait vivre l’action une fois au sol. Le ballon repart au large. Nous faisons deux audacieuses passes sautées successives sur nos deux punis (qui ont donc fait leur travail de fixation depuis le banc) et malgré un risque d’interception estimé à 9 sur l’échelle d’ Essaiencontre (qui en compte 9), c’est un essai en bout de ligne de Dorian Causse qui a récupéré la balle tel un acrobate ( de base-ball ). Au temps de Jaures, le jeu à treize dominait le rugby à 15 (et ce jusqu’au début de la guerre de 40 durant laquelle le 15 collaborationniste en profita pour prendre le dessus) et çà, le 13 plus fort que le 15 sous Jaures , il fallait le savoir pour oser demander à deux joueurs de se débrouiller à sortir 10 minutes pour en tirer profit. L’encadrement au BEC est au plus haut niveau de génie !
Dans l’attente de la fin de l’effet de surprise et du retour à 15, De Juli, notre Lulu Paries des temps modernes (voir Wikipédia pour les plus jeunes à Lucien Paries ), se régale par une occupation au pied aussi longue que précise: magistral. L’orage fait son apparition ; on s’adapte encore et on joue du tonnerre. Un mouvement éclair pousse l’adversaire à la faute. Pénalité de Debaes : 5 à 18. Le doute gagne l’adversaire alors, à deux doigts de querelles intestines : grêle !. Ça va même peut être chier chez eux.
Sous la pluie, Le Bouscat va se créer une énorme occasion mais le centre local laisse échapper le ballon au moment de s’en saisir dans l’en but. 5/18 à la mi-temps.
Les locaux envoient le renvoi directement en touche. Le buteur devra se justifier de l’accusation de possible connivence avec l’ennemi. Sous le trouble, il rate une pénalité à 30 m face aux poteaux. L’averse redouble et nous tient le BEC dans l’eau tant le scénario en devient aléatoire !
On subit. Ben brille par une belle prise en l’air sous pression. De Juli desserre l’étau par son jeu long toujours judicieux. L’arbitre nous sanctionne encore d’un carton sévère puis d’un second.
Retour à 13 pour notre équipe sûrement inspirée par le coup de maître passé. Comme en première, le Bouscat bonifie le surplus de puissance par un essai sur maul. (10/18) . L’essai est officiellement maintenant passé pour eux à 5 points suite à décision du board qui les autorise à ne plus transformer pour gagner du temps !! (le tribunal militaire est convoqué pour le buteur).
Il faut tenir: De Juli récupère un ballon important dangereux puis 5 minutes après rajoute une pénalité 10/21 Une dernière action de Léon trouve des relais mais échoue en touche.
Victoire 21/10. Deuxième successive, avec la manière, avec de la volonté. Le BEC est lancé et ne doit pas se donner de frein à ses ambitions tout en sachant raison garder !
Le Bouscat est à l’image de Carmaux : il fait triste mine.
Ps: Le buteur local (13 ou 16 points laissés en route mais surtout 0 pt ) sera passé par les armes demain au lever du jour pour haute trahison (dommage pour le match retour) mais, lors d’une cérémonie, recevra la médaille du BEC à titre posthume, accordée par notre président grolandesque ! ( il ne veut pas que je me moque alors ne l’appelez surtout pas comme ça ).
Des articles comme ça, postés sur votre site WEB, on en redemande…
Un grand bravo au rédacteur et au photographe.
Un grand bravo au BEC RUGBY pour ces résultats encourageants .