Vous noterez que la clé d’acces à la première ligne reste la lettre M et que seuls les nobles ont accés à la charnière ce qui confirme la présence d’immuables traditions dans ce club centenaire.
Par cet après-midi de chien, est ce un mauvais présage ? Bizarement, le président n’a pas amené Lascaux.
C’est certainement le match de la dernière chance pour la qualification et la motivation se ressent.
Belle entame car dès les premiers instants du match, sur une mauvaise relance adverse, Debaes récupère l’ogive lancée et perce le long de la ligne avant de servir Vierge à l’intérieur sur un 2 contre 1 d’école. L’essai est inscrit plein centre et la transformation de Debaes une formalité : 7/0.
Cet avantage sera de courte durée; en effet sur un coup de pied à suivre vicieux par les rebonds, Pierron sous pression cafouille. Sanguinet récupère le cuir et marque en coin. La transformation ne passe pas (pas plus que le blocage de mon salaire). 7/5
On réoccupe et on espère que ça finira mieux que pour les allemands avec la Rhénanie. Beau déplacement de jeu de De Juli après une belle séquence. On obtient dans la foulée de ce léger temps fort une pénalité aux 30m que Debaes concrétise. 10/5.
Sanguinet tente alors de déplacer le jeu et sur un placage dynamique soi-disant trop haut, à mon sens correct (bras qui enserrent au niveau des épaules la victime), Léon est pénalisé. La cible quant à elle va rejoindre momentanément Bocuse au paradis des 3 étoiles. Les locaux choisissent la pénaltouche alors qu’ils bénéficient du vent. Le choix s’avère infructueux car on défend bien.
On continue de bien défendre mais quand on subit, à ce jeu, on fait faute! Pénalité aux 40m en biais qui avec le vent ce jour est validée sans difficulté de longueur . 10/8
Sanguinet fait feu de tout bois derrière (et ils n’en manquent pas !) mais les actions sont au ralenti. En effet, leurs passes sont approximatives, souvent hautes et presque dans le dos ce qui me fait penser que, dans ce club omnisport, le réceptionneur travaille en même temps le revers à deux mains pour le tennis. Sanguinet échoue également sur une pénalité pour une position d’hors jeu de notre ligne. Dans la foulée, un nouvel échec au pied fragilise les locaux car Eole devrait bientôt nous être favorable. Le vent, dans ce pays de pétrole, n’est pas exploité (contrairement à moi qui ne suis toujours pas augmenté ).
La résistance est bien réelle et Léon depuis nos 10m réveille notre camp par une belle charge sitôt relayée pour une progression globale de 30m.
Il ne reste plus que quelques minutes à tenir avant de pouvoir mettre les voiles mais un en avant volontaire bien réel mais instinctif de Ben nous réduit à 14. La faute étant en bordure, la pénaltouche est choisie quasiment à la sirène et, encore, au courage, on récupère le ballon en les poussant à l’en avant. Mi-temps 10/8
Dès la reprise, Debaes utilise la force du vent pour bien orienter le jeu. Pourtant, un pénalité tentée des 40 m trop courte ne permet pas de se donner de l’air (pourtant il y en a à foison).
Sanguinet se dégage sur une belle combinaison lors du renvoi aux 22 et progresse de 40m. Ben reprend sa place et nous jouons à nouveau à 15. Le match sombre dans un rythme amorphe, truffé de fautes de mains de la part des noirs et jaunes. Il se cantonne au centre du terrain avec une possession de plus en plus clairement locale.Cette phase d’hypnose sans danger ne me dit rien qui vaille car si on tient bien et si on subit sans inquiétude, on se contente aussi de ne plus rien proposer.
Notre jeu au pied exécuté sous pression ne nous permet pas d’utiliser le vent avec efficacité et les vraies rafales devant sont pour eux. De mélées en mélées, on finit en démélés et les échauffourés, pavés de bonnes intentions sont dignes de la rue Gay Lussac ! Sanguinet devient sanguinaire et déferle tels les Vikings sur nos côtes (aucune de cassée heureusement): un véritable pari Drakkar alors qu’il reste peu ! Parviendront ils au Valhalha ? Le siège de nos fortification est farouche mais, comme en 845 la ville de Paris, nous résistons ! Hélas Manente doit sortir pénalisé par nos fautes à répétition, on joue de nouveau à 14.
Face au vent , la pénaltouche est envisagée et encore une fois, on provoque la faute (contact illicite). Saliga se démène et récupère un ballon précieux mais une pénalité est finalement tentée aux 37 m ( certainement leur dernière chance ). Aussi curieux que cela puisse paraître, le vent contre n’était pas un obstacle insurmontable pour leur buteur : il aurait pu les mettre à l’abri avant. En effet, l’artilleur est de longue portée, surnommé dans le pays « les canons de Navarosse ». Il franchit la barre horizontale sans problème et avec marge et donne pour la première fois l’avantage au score aux siens. 10/11.
Le renvoi laisse un peu d’espoir et sur un jeu long ambitieux de De Juli, on occupe enfin pour les derniers instants leur moitié de terrain: ils ne lâcheront rien et ne commettrons pas la faute fatale.
Défaite amère 10/11. On s’est bien battu mais on n’a plus produit de jeu en seconde se contentant ou contraints de défendre. Le vent violent n’a pas pu être crédité en positif.
Pour la qualification, on espérait encore être dans l’étang mais désormais, il y a le feu au lac !
A noter l’accueil chaleureux des dirigeants locaux qui, vraisemblablement conscients du blocage de mon salaire, n’ont pas voulu que la presse s’acquitte du billet d’entrée.