Pluie d’essais

23 octobre 2019

Réserve : BEC 33-0 Martignas

Composition : 1- Muck Jammes Martin, 2- Dureau Kevin, 3- Lesaffre Nathan, 4- Martins Loïc, 5- Meunier Bologna Maxime, 6- Thomas Fauré (m), 7- Ortali Etienne (c) (o) 8- Blanchet Baptiste, 9- Samson Isaie, 10- More Ewan

Remplaçants : 11- Gilles Thomas, 12- Bilber Alex, 13- Beaudouin Lucas, 14- Franchetto Loup, 16- Bandiera Léo

La revanche est un plat qui se mange froid ! Après le dernier week-end caniculaire sur les bords de la Garonne, la température a ridiculement chuté lors de cette deuxième semaine d’octobre, accompagnée par les quelques millimètres de pluies déversés chaque jour sur notre belle région bordelaise. En parlant de la belle endormie, le rendez-vous de ce cinquième match de la saison voyait se dessiner le premier « derby » de la poule. En effet, les banlieusards de Martignas se présentaient au domaine de Rocquencourt ! Hmmmm Martignas ! Les souvenirs des oppositions de l’exercice précédent donnent encore des sueurs froides aux staffs et joueurs étudiants, tant en réserve qu’en première aux vues des fessées reçues. Pour les protégés de JJ Borderie, en plus de cette motivation certaine, cette rencontre est l’occasion de confirmer les fulgurances observées à La Réole, de remonter dans le classement et de se confronter à une équipe du wagon de tête de la poule réserviste.

Similairement au déplacement à Martignas en novembre 2018 , une pluie battante attend les estudiantins à l’heure de la piètre performance de notre XV de France en ce dimanche matin (CF la Fédération Française de la Loose pour un résumé du match). Afin de jouer sous ces conditions hivernales, une paire inédite est alignée à la charnière de notre équipe B, une apogée complémentaire rarement atteinte depuis le duo Stringer-O’Gara : Thomas Fauré (9) – Etienne Ortali (10). En plus du muscle et du physique, les deux plus anciens réservistes développent une relation charnelle (c’est une véritable déclaration d’amour bordel) sur le terrain depuis l’arrivée d’Ortalivuli en équipe 3, il y a de ça cinq ans. Depuis, les touch’, les chisteras ou encore la célébration de la truite ont permis à cette paire new-look de se présenter en parfaite imposture dans le rugby beciste actuel. Heureusement pour notre sport, quelques éléments sont encore présents pour faire vivre une réelle attraction aux nombreux supporters de la tribune étudiante en ce dimanche après-midi : le capitaine Blanchet pour recadrer ses troupes, Maxime Meunier pour demander le titre d’homme du match avant de jouer, Thomas Gilles pour filmer en immersion au ras des rucks (vidéo de 1mn20), Nathan Lesaffre pour rien dire et enfin Léo Bandiera pour participer à une étude épidémiologique : le rugby et l’Alzheimer.

Fort heureusement pour le jeu de mouvement maîtrisé par nos réservistes, la pluie s’est arrêtée juste avant l’échauffement, aussi brutalement que la carrière internationale d’un 2ème ligne française dont il ne faut pas prononcer le nom. Quid du match ? Entaché de problèmes d’effectifs, Martignas oblige le BEC a évolué dans un format de rugby à 10. Mauvais choix me diriez-vous à la vue du début de match étudiant ! En effet, les cavaliers bleus du jour attaquent cette rencontre au galop et sèment de lourds chevaux martignassais encore cantonnés au trot. Respectueux des consignes et supérieurs dans l’envie et le sérieux, les becistes prennent rapidement le score : sur une combinaison courte en touche, le talentueux Nathan Lesaffre décale sur le pas l’ogre marmandais Dureau qui s’en va planter le cuir dans l’en-but visiteur. Puis, sur un turn-over impulsé par une montée agressive, le ballon est envoyé sur l’aile d’Isaie et, comme à son habitude, il marque encore un essai : 12-0, après la transformation du fidjien blanc. En plus d’une fluidité dans le jeu de mouvement, les étudiants sont supérieurs dans des exercices pourtant défectueux jusqu’à présent : la défense et la touche. Concernant le premier atelier, nos joueurs ont parfaitement retenu la leçon de la semaine précédente et ont enfin décidé de plaquer sèchement leurs adversaires, ne trouvant pas de solutions et reculant régulièrement. Enfin, concernant la touche, on se demande encore si la bonne performance étudiante du jour n’est pas due à l’incompétence de Martignas : malgré la moisson de Meunier, Martin Muck Jammes a récupéré 5 ballons en touche sans sauter d’un centimètre et en fond de touche… Ambiance…

Revenons-en au fil du match : après la pause citron mettant en lumière l’entrée du portugais Alex Bilber sous les ovations de son fanclub en tribune, les étudiants touchent du bois et se frottent à une épine adverse plus pénétrante. Le jeu est plus désordonné, les jaunes et noirs font souffrir les becistes et monopolisent le cuir. Contrairement aux matchs précédents, les bleus marines gèrent admirablement bien ce temps faible et ressortent peu à peu de la pression mise en place par les martignassais. Afin d’en sortir définitivement, le BEC fait appel à son professeur de statistique Isaie : sur un nouveau débordement, ce dernier plante son 7ème essai de la saison (en 3 matchs) et assomme définitivement les visiteurs. Dès lors, les estudiantins reprennent le monopole du ballon, enchainent les longues possessions et, sur l’une d’elle, Loup Franchetto prend un trou de Pivert au ras d’un ruck et inscrit l’essai du bonus : 26-0, après la belle transformation de Léo Bandiera. Nos petits bleus, en confiance, déroulent et achèvent cette prestation convaincante par un chef d’œuvre rugbystique et collectif :

1) Sur une nouvelle touche gagnée sous l’impulsion de l’homme du match Nathan Lesaffre dit Serge Betsen,

2) Baptiste Blanchet ouvre une porte de saloon à Pommy qui transperce le premier rideau,

3) d’une passe à la Magic Johson, ce denier décale Ewan More,

4) la pépite guyanaise se donne un malin plaisir de cadrer son vis-à-vis et décaler parfaitement Léo Bandiera,

5) dans un dernier sprint avant ses problèmes de mémoire, le bellâtre plante entre les perches le cinquième essai de l’après-midi : score final de 33 à 0.

Dans une rencontre où l’ensemble du collectif est à souligner et où chacun a pris beaucoup de plaisir à évoluer, le résultat est plus que positif et permet à la réserve beciste de remonter dans le classement (6ème). Un appétit défensif retrouvé et une attaque non rassasiée ont permis aux protégés de JJ Borderie de valider ce menu décisif pour la suite de la saison. Non, non, la réserve n’est pas morte !

Thomas Fauré