Les semaines se suivent et se ressemblent…

31 janvier 2018

Nous avions gagné chez eux. Ils arrivent motivés, galvanisés de plus par la prestation de leur réserve. Ce match hommage est chargé d’émotion à l’heure d’évoquer l’anniversaire du match aller. Rappellez vous de cet ouvreur pacifiste passé par les armes au petit matin du lundi pour haute trahison. L’entraineur visiteur a donc tiré à courte paille celui qui serait en charge de la tâche, aucun des boteurs ne voulant endosser cette responsabilité en respect et mémoire du fusillé (et aussi par crainte de récidive complaisante avec le malheureux).

Certainement en raison de craintes de débordements liés à cet hommage : les plaies étant encore très vives, un délégué 5 étoiles nous a été envoyé. Il prendra sa fonction avec la plus grande rigueur. Jean Marie, chargé de la sécurité, devra s’assurer que ses agents bénévoles sont bien payés et certifier qu’il n’a pas bu une goutte à midi (ce qui fut une formalité bien sûr), son chien Lasko promu adjoint de son maître vu qu’il le suit partout devra mettre un collier émetteur fluo et en sa qualité de Saint Bernard devra abandonner sa traditionnelle bouteille d’alcool en prévision qu’il ne la boive. Le comité a donc envoyé le meilleur d’entre eux !

Encore les yeux humides, les visiteurs subissent une première  relance tonique du sujet de sa royale majesté, Fynn. Pierron est également en jambe. Puis Pierre De Juli, sur pénalité réussit un superbe coup de pied en touche qui nous rapproche fortement de leur ligne. Le délégué se demande alors judicieusement si la tribune est suffisamment reculée afin de ne pas exposer les enfants à l’ogive mortelle. On ouvre et en bout un en-avant volontaire bien masqué n’est pas sanctionné. Peu après, on repart vers la gauche mais l’attaque échoue. Nous semblons avoir l’inspiration d’un Cyrille Hanouna des mauvais jours (pléonasme). Le jeu ronronne et bientôt Le Bouscat pointe le bout du nez: première incursion.

Maintenant, ils campent chez nous (le délégué signale alors à leur staff qu’il peuvent y rester mais sans planter de sardines qui pourraient blesser). La pression s’exerce de plus en plus et un coup de pied à suivre est récupéré sur la ligne par un centre adverse qui commet l’en avant fatal à l’ultime
moment. On se reprend. Léandre prolonge au pied une première action avortée. Sur la touche qui s’ensuit, un placage haut adverse nous permet d’approcher. Une superbe combinaison en touche  des nôtres, travaillée à l’entrainement est stoppée in extrémis. Le délégué qui n’a pas pu suivre l’action en temps réel interroge alors l’arbitre : tout cela était il bien réglo ? Il demande aussi à notre staff de jouer plus simple ou de le prévenir en amont !

Revenu chez nous, Le Bouscat va être réduit à 14 pour un geste d’anti jeu lors d’un relance de Fynn.
Le jeu s’équilibre. Ben est sanctionné d’un départ hors jeu aux 40 que le buteur local encore tremblant du sort de sa désignation rate d’une courte paille. On attaque bientôt à gauche sur un ballon de récupération mais rien ne se pérénise durablement. On va d’actions avortées en actions avortées (le délégué s’interroge du coup sur la moralité et la légalité de ces avortements). Certaines initiatives sont poussées trop loin : Fynn s’enferme puis délivre une passe acrobatique à risque, plus proche d’une déviation de volley que d’une passe de rugby. Ce qui fait dire à Debaes qui philosophe : Fynn, quelle crotte !

Le vrai réveil béciste survient lors d’une attaque classique vers la droite: un 2 contre 1 aux 45m est contrecarré par un en avant volontaire adverse. La pénalité de Debaes ne donnera rien mais on joue à 15 contre 13 pour quelques minutes. Certainement qu’une dernière passe moins tardive aurait permis d’aller scorer 7 pts. Hélas, on va cafouiller notre surnombre et sur un envoi au large où Le Bouscat prend tous les risques pour couper les extérieurs, on va commettre deux erreurs successives: peut être celle d’envoyer les copains sous pression alors que gagner un peu de temps aurait permis de jouer dans leur dos puis ne pas transmettre sur un pas pour éliminer ces kamikazes de la montée. Fynn, disposant, il est vrai, de très peu de temps offrira son corps au centre adverse et nous gratifiera ensuite d’une passe des plus hasardeuses qui aurait pu transformer le 15 contre 13 en fiasco via un contre.
Lors de cette phase à notre avantage, un beau mouvement vers la gauche échoue quand Ben, servi à l’intérieur, ne parvient pas à contrôler le cuir. Puis c’est un coup de pied à suivre que l’on ne peut récupérer à 5m du paradis, peut être géné illicitement. Ensuite, plein axe, Fynn joue pour lui-même et se fait souffler d’un cheveu la réception.

Ce match ne sent pas bon, trop d’actions meurent prématurément: l’inspiration et la réussite n’y sont pas. La mi-temps se termine par une incursion alarmante sur nos bases que seul un en-avant sur la ligne enraye. Ouf ! Mi temps 0-0

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Les craintes se confirment au retour des vestiaires, un gros maul du Bouscat est stoppé sur la ligne et  notre inspecteur des impôts réincarné en délégué aux affaires de sécurité est toujours là. Inutile de vous dire que désormais rien n’est moins sûr ! On s’endort et on joue chez nous. On se met au diapason du niveau adverse. On réoccupe un peu par du jeu long mais les bleus ont davantage faim. On s’ennuie et on défend de plus en plus (tout en défendant de moins en moins). Comme les autres, Lapeyre s’y emploie mais des Lapeyres, y en a pas deux (faut bien que je meuble !). Alors sur une série de poussées près de nos lignes, Le Bouscat franchit la ligne et transforme 0-7. La tribune des visiteurs exulte : le délégué appelle le ministre de l’intérieur pour demander des renforts.
On ne réagit pas et une pénalité permet au Bouscat de prendre 10 points d’avance.

Il est tard mais la réaction vient: une première offensive du BEC est stoppée puis on s’approche grâce à une longue pénalité jouée vers la touche. Une belle attaque de Laurent échoue aux 20m mais les bleus parviennent à relancer et regagnent 30 m. On tente à tout va (malgré l’interdit de sardines; le délégué sort les fiches) mais les bleus se replacent inlassablement.

A dix minutes de la fin, on remet le couvert et Ben va à l’essai mais, dans ce match au couteau, est mis au sol par une cueillère, bannie à ce niveau, le carton jaune est sorti mais l’essai de pénalité est oublié. Le final est enfin volontaire : on franchit la  zone du bonheur mais l’arbitre refuse l’essai  par manque de preuve à sa vidéo. Partie remise, Aguinaga redonne l’espoir par un rush sous les poteaux. 7- 10.

Le renvoi, bien géré par le Bouscat leur permet de finir chez nous et pire de nous menacer de 0pt . Ils refusent noblement les 3 points offerts par l’arbitre pour essayer d’ aller à l’essai. Il s’ensuivra une période de forcing que nous repousserons au courage mais qui ne nous laissera guère la possibilité d’entrevoir mieux.

Le clan Mac Donald (sponsor) peut chanter.. L’honneur est rendu au martyr et après 12 bières pour fêter leur victoire, la gerbe sera déposée sur sa stèle !

Quant à nous, les récentes défaites sont courtes mais nous ne parvenons pas à élever notre niveau collectif pour les transformer en bonheur. Or notre niveau individuel étant sensiblement homogène dans le médian, l’exploit personnel ne nous sauvera jamais. Il convient donc impérativement d’arriver à mieux jouer ensemble !
De plus, une mauvaise nouvelle n’arrivant jamis seule, le délégué fera un rapport mentionnant l’envahissement du terrain par Lasko à l’issue de la rencontre alors que pourtant ce dernier portait un jugement bienveillant sur l’arbitre qu’il voulait raccompagner.

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